lundi 14 mars 2011

Memory




Jusqu'à mes 13 ans, j'ai vécu sur une péniche, d'où, sans doute, mon attrait pour l'eau et les reflets...
Je retourne souvent sur l'île où était amarrée ma péniche lorsque j'étais petite, mais l'endroit a bien changé.

Dans les années 80, c'était un repère de marginaux, de brocanteurs et d'artistes. On pouvait y trouver pêle-mêle un immense atelier où des peintres retouchaient et rentoilaient des affiches qui seraient revendues à des touristes étrangers, mais aussi un garagiste ou encore un constructeur de barques. Rapidement, ce lieu est devenu la proie des promoteurs immobiliers; les habitants en furent évincés et les péniches déplacées. Contraintes à s'amarrer ailleurs, beaucoup d'entres elles furent rachetées par de riches contribuables en mal d'aventure. Débarrassées des bateaux, les berges étaient désormais libres pour accueillir des immeubles bourgeois à l'architecture improbable, mais "les pieds dans l'eau"!

Sur cette île, il existe néanmoins un petit Gaulois qui n'est jamais parti et qui résiste à la pression des promoteurs et de la Mairie. Ne pouvant être expulsé de son terrain, il est le dernier vestige d'une époque où ce lieu était totalement anarchique... Sa péniche? Il l'a toujours, elle est en sûreté, là où on lui a dit de l'amarrer. Mais sa maison est toujours sur l'île. Espérons que les bulldozers n'aient pas raison d'elle... et que je puisse encore me replonger dans mon enfance en me baladant sur cette berge.

Merci à mes parents d'avoir su donner vie à un rêve auquel personne ne croyait; à mon père de s'être ruiné le dos en transformant un marinier en véritable maison flottante; à ma mère, d'avoir fait des erreurs et de les avoir reconnues; à Pierre et Rosy, d'être toujours là, et toujours là pour moi. 










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